Arielle Dombasle au JDD : «Je suis no limit !»

Ce 14 juillet, Arielle Dombasle chantera son hymne « Olympics » pour l’arrivée de la flamme à Paris. Elle s’est confiée au JDD sur la genèse de ce projet, mais aussi sur son rapport à la musique classique et au sport.

On lui connaissait déjà tous les rôles, liane rohmérienne capable de se lancer dans des airs baroques ou de calypso quand elle ne s’improvisait pas meneuse de revue au Crazy Horse. Au printemps, Arielle Dombasle rendait hommage à son panthéon féminin le temps d’un album rendant hommage tout autant à Marlène Dietrich qu’à Joséphine Baker ou Shirley Bassey : Iconics (Universal).

Mais, née aux États-Unis de Français l’ayant élevée au Mexique, l’éternelle petite-fille d’un fervent gaulliste ayant fédéré les Forces libres sur le sol américain ne pouvait résister à l’idée de se rapprocher du feu sacré : le 14 juillet, à 19h30, la chanteuse entonnera, entourée de danseurs et d’athlètes, son hymne intitulé Olympics lors de l’arrivée de la flamme olympique dans le cœur de Paris – à l’Hôtel de Ville.

Chorégraphiée par l’ex-danseuse du Crazy Horse, Pika Matador, la performance sera retransmise en direct sur France 2. L’avant-veille, intrigués par cette idée née sur les harmonies de la Septième de Beethoven, nous avons sollicité un rendez-vous avec la femme d’esprit plaisamment vêtue comme une créature timburtonnienne. Extraits.

Beethoven, profond et triomphant

Il y a quelques années, alors que je chantais Purcell au Grand Palais, certains membres du Comité olympique, la cellule culturelle, et Anne Hidalgo, sont venus m’écouter. L’art et le sport n’ont pas toujours fait bon ménage. Mais, dans la Septième Symphonie de Beethoven, j’entendais une musique profonde et triomphante. Après avoir réuni mes musiciens, nous en avons fait un hymne – Olympics – avec ces paroles faisant l’éloge de la Ville Lumière avec un clin d’œil lancé au chef-d’œuvre d’Hemingway, Paris est une fête : « À Paris, le jour et la nuit/Que Paris soit une fête/Avec tous les athlètes/Tour Eiffel comme un trésor/D’une pluie de médailles d’or. »

La musique classique, c’est de là que je viens, formée au Conservatoire par Rameau, Monteverdi, Gluck, Mozart, Haendel, Purcell… C’est comme ça que j’imagine une ode au monde du sport dans la passion, le dépassement de soi et la solennité. Les airs classiques, les ouvertures d’opéras, beaucoup ne les connaissent qu’au travers des films ou des publicités. Même si j’ai été popularisée par des airs rumbas, calypso, boléros ou merengue, c’est l’étude de la musique classique qui m’a construite. On est tous constitués d’un carrefour de forces et, pour reprendre la phrase du Président Mao, il faut compter sur ses propres forces.

My lady heroïne

Cet hymne est né pendant la gestation de mon album Iconics, qui rend hommage aux femmes qui m’ont formée. Ces femmes qui vous permettent de devenir ce que vous êtes. Je me suis alors penchée sur leur place dans les Jeux olympiques. Elle a été gagnée de haute lutte quand on se rappelle le mépris que leur vouait Monsieur de Coubertin. Selon le fondateur des JO modernes, elles étaient absolument interdites. À ses yeux, elles étaient susceptibles de les abîmer.

Hélène de Pourtalès (1868-1945), cette skippeuse américano-suisse médaillée d’or aux Jeux olympiques de 1900, fut la première à le contredire, même si, à part le croquet, l’équitation, le tennis et la voile, toutes les autres disciplines restaient inaccessibles aux femmes, de la natation aux anneaux. Il fallut gagner des batailles, traverser les frontières du genre. Quant à moi, je conservais le souvenir ébloui d’Esther Williams (1921-2013), cette nageuse et championne olympique, bientôt accaparée par Hollywood. Le cinéma a fait de cette plongeuse une immortelle déesse des océans.

À l’eau, Arielle !

Quand je nage, car je nage, je me sens en apesanteur, oui, j’en profite pour répéter mes textes au cinéma ou les scores de musique. Cet amour de l’eau me vient de mon père. J’ai été élevée au Mexique par un homme très exigeant. Il ne voulait pas d’une petite fille blonde qui a peur.

Depuis, d’ailleurs, je n’ai peur de rien : à l’âge de 7 ans, j’ai pu descendre des torrents ; à l’âge de 8 ans, faire du ski nautique ; à l’âge de 10 ans, faire de la plongée sous-marine. Pour aider mon corps trop léger à descendre dans les profondeurs, on me mettait une ceinture de plomb autour de la taille. C’était dans les eaux du Pacifique. Bien sûr que j’avais peur sur le moment.

Mais j’ai obéi aux désirs de mon père : il voulait une fille intrépide. Sur les tournages, j’effectue moi-même mes cascades, comme sur le dernier film du genre avec Jean-Paul Belmondo, Amazone (Philippe de Broca, 2000). Nager vous aide à respirer. Et quand je chante, c’est le Mexique qui ressurgit. Le souffle, la respiration, c’est une manière de scander les choses, de les articuler, de les timbrer. La voix est un instrument qu’il faut parfaire, domestiquer. Ça fait la respiration et le soutien. On chante avec l’âme, le cœur, mais oui, aussi avec les reins !

De l’eau dans le noir

L’après-concert, c’est un des moments les plus euphorisants de la vie. Une puissance s’est emparée de vous et vous a fait transmettre une émotion que vous gardiez en vous. Je me souviens d’un concert à l’Opéra de Lyon, où j’avais chanté La Paloma, cette « cancion » chantée par les révolutionnaires mexicains raconte l’âme errante d’un homme revenant sur les « lieux du crime », les lieux où il a été tué par son grand amour. C’est très émotif le retour de cette âme depuis le pays des morts. Quand je le chantais, je remarquais que des petites choses brillaient dans le public ; c’étaient des larmes. Ce soir-là, j’ai senti au plus près de ma peau le sens du mot communion.

Femme flamme

La flamme pour laquelle je vais chanter au cœur de Paris en ce 14 juillet a été touchée et chérie par 11 000 personnes depuis son départ de la Grèce. On le chérit, ce feu. Il arrivera à l’Hôtel de ville, où je serai entourée des athlètes et danseurs qui m’ont accompagnée lors du tournage de la vidéo d’Olympics au musée des Arts décoratifs, profitant du cadre de l’exposition « Fashion and sports », d’un podium à l’autre. Nous sommes des êtres prométhéens ; les armes, ce sont les outils qui nous donnent de l’habilité à bâtir des mondes ; le feu, c’est ce qui nous a permis d’être au sommet, en quelque sorte, de toutes les espèces.

Certes, l’homme ne court pas aussi vite qu’un puma mais, si l’on additionne toutes les disciplines auxquelles il s’affronte, cette polyvalence dont il est pourvu, il est une espèce aussi unique qu’extraordinaire. Il faut compter sur ses propres forces qui sont multiples, me dis-je alors en me rappelant cette devise d’Andy Warhol : « Just do it. » Je le crois, comme je ne crois pas aux barrières. Je suis no limit !

En Aparté : Arielle Dombasle

Arielle Dombasle était l’invitée de Nathalie Lévy dans l’émission “En Aparté” pour la sortie au cinéma du film “Les Secrets de la princesse de Cadignan” (actuellement au cinéma).

Retour sur la carrière d’Arielle Dombasle dans l’émission “En Aparté” où l’émotion est au rendez-vous.

“Les Secrets de la princesse de Cadignan”, actuellement au cinéma.

Arielle Dombasle dans La Dalle (Melty)

De ses débuts de danseuse à Mexico à son nouveau single “Barbiconic”, Arielle Dombasle nous retrace son parcours dans La Dalle.

Arielle Dombasle retrace les grands moments de sa carrière dans “La Dalle” pour Melty.

Découvrez “Barbiconic”, le nouveau single d’Arielle Dombasle en cliquant ici !

Arielle Dombasle dans “Musique émoi” (France Musique)

Parmi toutes les facettes du chant et du jeu d’Arielle Dombasle, il y a la voix lyrique acquise à l’adolescence à Paris après des années de danse classique et une enfance au Mexique. Qui est le modèle absolu ? Maria Callas, bien évidemment, qu’elle a rencontrée chez elle…

Dimanche, Arielle Dombasle était l’invitée de Priscille Lafitte dans “Musique émoi” sur France Musique.

Une émission à réécouter en intégralité en cliquant ici !

Programmation musicale

Agustín Lara
Solamente una vez
(album Amor, Amor)
Arielle Dombasle, chant
CD Columbia

Caetano Veloso
Cucurrucucu paloma
Extrait de la B.O.F. « Parle avec elle » de Pedro Almodovar
Caetano Veloso, chant et guitare

Joaquin Rodrigo
Concerto d’Aranjuez (Allegro con spirito)
Alfonso Moreno, guitare
Orchestre Symphoique d’Etat du Mexique
Direction : Enrique Batiz
CD Regis

Piotr Ilitch Tchaïkovsky
Le Lac des Cygnes (Acte I n°2 : Valse)
Orchestre Philharmonique de Bergen
Direction : Neeme Järvi
CD Chandos

Giaccomo Rossini
La Pie voleuse (Sinfonia)
Orchestre du Théâtre de la Fenice
Direction : Giancarlo Andretta
CD Mondo Musica

Gabriel Fauré  
Requiem (Pie Jesu)
Agnès Mellon, soprano
Ensemble Musique oblique
Direction : Philippe Herreweghe
CD Harmonia Mundi

Traditionnel Catalan
El cant dels ocells
Victoria de Los Angeles, soprano
Geoffrey Parsons, piano
CD Brillant Classics

Extrait du film Perceval le Gallois d’Eric Rohmer.

Jean Sébastien Bach
Cantate BWV 78 « Wir eilen mit schwachen »
Arielle Dombasle, soprano
Octavian Loys, contre-ténor
Album Cantate 78
45T Carrere

Harold Arlen
Somewhere over the Rainbow (Le Magicien d’Oz)
Judy Garland, chant
Orchestre sous la direction d’Herbet Stothart
CD Prism Leisure Corporation

Giusepe Verdi
La Traviata, extraits de l’acte III :
« Teneste la promessa »
« Addio del passato »  
Maria Callas, soprano
Orchestre Symphonique National de la RAI de Turin
Direction : Gabriel Santini
CD Warner Classics

Georg Friedrich Haendel
Rejoice greatly o daughter of Sion d’après le Messie
Arielle Dombasle, chant
(Album Liberta)
CD Trema

Les vacances qui ont changé ma vie (Le Figaro Magazine)

C’est un voyage dans la jungle mexicaine,sur le site maya de Tikal, où elle accompagnait son père archéologue, qui a donné à Arielle Dombasle le courage et l’envie de quitter les sentiers battus.

Elle n’était alors qu’une petite fille de bonne famille. Une Franco-Américaine installée au Mexique depuis que son grand-père, ambassadeur de France là-bas, avait transmis sa passion du pays à son père. Fou d’archéologie, ce dernier avait pris l’habitude d’embarquer avec lui ses deux enfants lors de ses expéditions pour forger leur caractère et développer leur curiosité. « Il y avait un côté «À la poursuite du diamant vert» à suivre, sur les sentiers cachés, ce groupe d’archéologues et de guides indiens. Ces expéditions étaient toujours aventureuses, extraordinairement intenses car nous découvrions des temples de civilisations précolombiennes qui n’étaient pas encore tout à fait connues ni explorées. C’était comme si, tout à coup, surgissaient de la jungle des pyramides, des bâtiments funéraires, des villes ensevelies qui étaient soudainement remises dans la lumière. C’était surréel! »

Mais celle à laquelle participa Arielle Dombasle à 10 ans pour découvrir le temple maya – encore peu exploré – de Tikal fut déterminante et le voyage initiatique pour plusieurs raisons. C’est, d’abord, lors de ce périple que la jeune Arielle apprit le courage. « Mon père tenait absolument à ce que je ne sois pas une petite blonde chétive et craintive, mais une vraie combattante. Ce voyage m’a appris à surmonter mes peurs, car la jungle, avec ses serpents et ses insectes affreux, terrifiait la fillette que j’étais. Je me souviendrai toujours d’une grotte dans laquelle, en entrant, nous avons fait fuir des milliers de chauves-souris qui frôlaient nos têtes en poussant des petits cris aigus fuyant vers l’extérieur. »

Par ailleurs, c’est au Mexique que la future artiste fut sensible, pour la première fois, aux merveilles de la nature. « J’ai découvert ce qu’il y a de plus beau au monde : le soleil se levant en même temps que toutes les créatures de la jungle sous le chant des oiseaux ou l’eau cristalline que l’on trouve dans les cénotes, ces cavités profondes, ces sources que les Mayas ont consolidées avant d’en faire des lieux sacrés par une succession de rituels mystérieux. » En plus d’être vécue comme un éblouissement (une qualité qu’elle saura garder toute sa vie), cette expédition a attisé son goût du mystérieux et de l’impénétrable. « Pour moi, c’était un peu comme l’Atlantide : marcher sur les traces d’une civilisation disparue. » Depuis, Arielle Dombasle l’avoue volontiers : même s’ils apportent tous quelque chose d’indéfinissable et de riche, elle aime l’idée qu’un voyage soit propice à la découverte de quelque chose d’extraordinaire. Mais si celui-ci a été fondateur, c’est parce qu’il lui inspira l’idée que pour s’ouvrir correctement au monde, il faut d’abord aller à la conquête de soi afin de déceler ses propres forces et ne pas avoir peur d’explorer.

« Dans le travail, j’aime prendre des risques et sortir des sentiers battus pour essayer d’échapper à toute forme de facilité ou de conformisme. » De quoi bâtir une carrière unique. Comédienne révélée par Éric Rohmer, meneuse de revue au Crazy Horse et à l’Opéra-Comique, muse, réalisatrice (Opium en 2013, Alien Crystal Palace en 2018), Arielle Dombasle est aussi une chanteuse audacieuse et inspirée qui vient de signer sa troisième collaboration avec le rockeur Nicolas Ker : un album, Empire, qu’elle voit comme « une invitation à repenser la réalité telle que nous la percevons à travers un condensé de rock aux accents gothiques » et une occasion d’affirmer son engagement pour l’écologie. Comme une nouvelle preuve que ce voyage aura fait d’elle une artiste polymorphe et accomplie, qui s’affranchit systématiquement des catégories qu’on essaie de lui imposer.

Empire, d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker (Barclay/Universal).

En concert à La Maroquinerie, Paris 20e, le 17 septembre.

Arielle Dombasle, le Christ et le Crazy Horse (La Croix)

Le visage de l’une des plus fantasques personnalités du show-business français s’affiche depuis quelques semaines à la une du magazine « Jésus ! », le trimestriel qui veut montrer l’importance du Christ dans la culture populaire. L’actrice iconoclaste, distante avec l’Église, dit que la foi ne l’a jamais quittée, depuis son enfance au Mexique.

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« Tout ce qu’il y a de plus beau dans les civilisations, ce sont les requiem, les prières, les sanctuaires, les chants sacrés, les psaumes, l’architecture des églises, des couvents, des cathédrales, tout ce qu’on a fait au nom de Dieu. » Dans le luxe feutré d’un palace parisien où le rendez-vous a été donné, on se pincerait presque pour se persuader que ces propos émanent bel et bien d’Arielle Dombasle, et non de quelque défenseur du patrimoine ou militant politique soucieux du devenir des racines chrétiennes de la France.

Déjà, la surprise fut de taille, en découvrant, début novembre, le visage l’artiste en couverture d’un magazine consacré à Jésus, dans lequel elle jouait, de surcroît, le rôle de rédactrice en chef. Voilà bien un sujet sur lequel on n’attendait pas l’iconoclaste Arielle Dombasle, malgré sa carrière menée tous azimuts d’actrice, réalisatrice, chanteuse, mannequin, meneuse de revue ou encore sociétaire des « Grosses Têtes » sur RTL.

Pourtant, elle dit avoir accepté immédiatement le projet des éditions Première Partie. « Nous vivons dans une époque cynique, désenchantée. C’est rafraîchissant que des gens puissent se pencher encore sur la figue de ce “Christo Rey”. » Elle prononce ces mots en espagnol, la langue dans laquelle Arielle Dombasle a découvert le Christ et la foi, au Mexique, où elle a grandi. « J’y ai prié, chanté, fait de nombreux pèlerinages, j’avais la foi du charbonnier », se souvient-elle. Cette foi ne l’a jamais quittée. « J’ai toujours prié pour remercier, pas seulement dans le chagrin, où on est toujours tenté de prier plus au cœur des désespoirs. Au sommet de la joie, il faut prier aussi. »

En revanche, il ne reste pas grand-chose de la « foi du charbonnier » chez cette femme de culture, qui égrène, en sirotant un lapsang-souchong, des références pointues en matière religieuse. « J’ai lu Saint Augustin, bien sûr », glisse-t-elle avec détachement, une cigarette fine à la main. Elle se souvient aussi d’avoir été « édifiée par la lecture d’un traité de Fra’Luca Paccioli(un franciscain italien du XVe siècle, considéré comme le fondateur de la comptabilité, NDLR), et ce christianisme de la Renaissance, cette recherche de l’harmonie en toute chose, le nombre d’or… » Parmi ses inspirations, elle cite aussi la religieuse mexicaine Juana Inès de la Cruz, ou encore les grandes mystiques. Surprenante, décidément surprenante. À ce stade de la conversation, on se risque même à lui demander si elle a déjà pensé à la vie consacrée. « Non, j’étais une enfant très turbulente, et j’ai toujours su que je succomberais à tous les plaisirs, et que l’abstinence n’était pas faite pour moi. En revanche, j’ai toujours admiré les gens qui avaient cette maîtrise d’eux-mêmes, le sens du sacrifice ultime. »

Son propos facilite la question : comment juge-t-elle la morale que promeut l’Église, notamment sur le plan sexuel  ? « Mais je me soumets tout à fait à l’impératif moral de l’Église », répond Arielle Dombasle… « Et pourtant, on me retrouve danseuse au Crazy Horse ! », poursuit-elle d’elle-même avant qu’on ait eu le temps de lui faire la remarque. « C’est en tant qu’actrice que j’utilise ce que je suis. Mon corps est un véhicule. Sur scène, ce n’est pas moi. C’est comme quand je joue le rôle d’une criminelle, ou d’une suicidée. » Toujours déroutante, elle déclare admirer les Femen mais révèle avoir refusé d’être le porte-parole de ce mouvement féministe radical. « Pour une raison toute simple : alors que leurs revendications sont si justes, elles ont abîmé la cloche de Notre-Dame. » 

Marraine de plusieurs festivals LGBT, la muse d’Éric Rohmer dénie à l’Église le droit de s’exprimer sur les sujets bioéthique – « ce n’est pas son rôle »– mais refuse tout autant qu’on la réduise à la crise des abus sexuels. « Je ne participerai pas à cet aboiement 2018 ».

En revanche, elle semble fâchée avec la messe. Où elle reconnaît s’ennuyer. « Il y a peut-être une partie du clergé qui célèbre une liturgie confortablement installée. Et le Christ n’est jamais dans le confort. » Qui lui donnerait tort ? « Maintenant, les moments où je suis le plus intensément avec Dieu, c’est dans les églises vides », résume Arielle Dombasle, avant d’égrener la liste de ses églises parisiennes préférées, situées dans les plus chics arrondissements : Saint Thomas d’Aquin (7e) « où j’ai chanté accompagnée par les grandes orgues », Saint Roch (1er), Saint Étienne du Mont (5e), Saint Sulpice (6e) – regrettant toutefois que cette dernière soit désormais « remplie que de touristes, à cause du Da Vinci Code ».

Alors qu’elle allume sa quatrième cigarette, on lui pose la question : qui est Jésus pour vous ? Elle répond en parlant lentement, réfléchissant à chaque mot. « C’est un être à part, un être de rupture, absolument transcendant, qui portait en lui des forces révolutionnaires, une idée du beau, du juste et du bien, qu’il a essayé de transmettre à ses contemporains. Il est allé au bout de sa foi et de ses forces pour éclairer le monde. Il est allé jusqu’au sacrifice de lui-même, il a accepté d’être sacrifié. C’est d’une grandeur sans égal. Proprement héroïque. Sur-humain, sur-naturel. C’est pour cela qu’il a traversé les siècles et emporté derrière lui une immense partie de l’humanité. Et pour moi, c’était un roi et un prophète. Jésus est l’incarnation de Dieu. »

Dans le silence qui suit, elle plante dans les vôtres des yeux bleus sur lesquels l’âge n’a aucune prise. Un sourire. « Et pour vous ? »

Arielle Dombasle, rédactrice en chef du n°2 de Jésus Magazine !

Dès aujourd’hui, retrouvez en kiosque le deuxième numéro du magazine Jésus ! avec, à la direction éditoriale, Arielle Dombasle.

Rédactrice en chef de ce nouveau numéro, Arielle Dombasle a invité ses amis à raconter quelle influence Jésus avait eu dans leur vie et leur activité artistique. Sa belle-sœur Véronique Lévy, la cinéaste Anne Fontaine, le chanteur Nicolas Ker ou encore les photographes Pierre & Gilles se sont prêtés au jeu.

Mais ce nouveau numéro donne aussi la parole au Père Nicolas Buttet, à Camille White, pasteur d’Hillsong, à Natasha Saint-Pier ou encore à Sœur Cristina, gagnante de The Voice en Italie. Et en exclusivité, vous y découvrirez un portrait de Denis Mukwege, nouveau Prix Nobel de la Paix, qu’un membre de la rédaction a rencontré.

En savoir plus…

‘La mexicaine’ por Guadalupe Loaeza (Reforma)

Para Gilbert.

Después de Bernard-Henri Lévy, el segundo amor de Arielle Dombasle (Arielle Laure Maxime Sonnery de Fromental), sin duda, es México. No hay entrevista que no le hagan a la actriz francesa en la que no hable de la Virgen de Guadalupe y del país al que llegó a los cinco meses de edad (nació en Estados Unidos), y del mismo que se despidió, con el corazón roto, a los dieciocho años. Una vez que comimos delicioso, ni tarda ni perezosa, a la hora del café prendí el micrófono de mi celular y Arielle empezó a hablarme de su trayectoria que consiste en 60 filmes y obras de teatro, comedias musicales y conciertos de ópera. Además de la grabación de ocho álbumes, muchos de ellos con música mexicana (boleros, calipsos y rumbas), especialmente uno de homenaje a Sor Juana Inés de la Cruz, “la estrella del feminismo”, como dice Arielle.

“De la filmación de la película Miroslava (1993), que duró cinco semanas, guardo el mejor de los recuerdos. Desde que descubrí a Emmanuel El Chivo Lubezki me dije que se trataba de alguien muy especial. Para entonces ya había filmado varias películas en Francia, pero en ninguna me han fotografiado con tanta maestría. Me acuerdo que antes de enfocarme con su lente, tomó un foco, lo encendió e hizo una señal de la cruz frente a mi cara, para ver dónde me favorecía más la luz. Era la primera vez que me hacían algo parecido. En seguida me dije que Lubezki tenía un ojo extraordinario. Ya sabía que El Chivo era muy amigo de Alfonso Cuarón, quien había sido mi asistente en la película Las pirámides azules (1987) con Omar Sharif. Cuarón, que ha ganado dos Óscares. He allí un par de mexicanos maravillosos. Como película mexicana también filmé, muchos años después, El baile de San Juan que sucede a finales del siglo XVIII en la Nueva España. Esta se ha convertido en una película institucional, dirigida por Francisco Athié y en donde trabaja Pedro Armendáriz”.

Mientras Arielle habla, la observo: miro sus ojos azules color aguamarina, su pelo rubio sujetado en una cola de caballo, su infinita delgadez y su lenguaje corporal perfectamente estudiado desde hace años. De pronto me platica de su abuela que adoraba y cuyo marido fue el primer embajador de Francia en México después de la Segunda Guerra Mundial, y miro cómo se le ilumina el rostro. “Mi abuela fue la primera en dar a conocer a Tamayo aquí en Francia. Ella le organizó, aquí, su primera exposición. De hecho, cuando hubo una retrospectiva de pintura mexicana yo fui la madrina. Mi padre fue un gran coleccionista de arte precolombino. De niña estaba influenciada en el catolicismo por mi nana y al mismo tiempo estaba rodeada de dioses olmecas, aztecas y zapotecas. No es casual que aquí me conozcan como: La mexicaine, desde que comencé en 1980 con las películas de Eric Rohmer, director de cine de “la nouvelle vague” de cintas como Paulina en la playa. Con él filmé cinco películas, él fue el que me hizo comprender lo que es el cine”.

En la entrevista no podía faltar que Arielle, nombrada Caballero de la Legión de Honor, mencionara a su primer amor, es decir, al filósofo francés Bernard-Henri Lévy, autor, entre muchos libros, de una espléndida biografía de Jean-Paul Sartre: “Desde 1993, estoy casada con un gran escritor. La vida de un artista con un intelectual tan reconocido es extraordinaria. Gracias a él, leo muchísimo, viajo por todo el mundo y veo a mucha gente del mundo de la creación”. Hay que decir que la historia de amor de BHL y Arielle es muy conocida en Francia. A sus múltiples seguidores les encanta verlos juntos en el Café de Flore o caminando por Saint-Germain-des-Prés. Con los años se ha convertido en una pareja icónica muy polémica: él, por sus posturas políticas, y ella, por ser tan osada y haber actuado en el cabaret “Crazy Horse”, con el nombre de Dolores Sugar Rose, además de salir en la portada de Paris Match, en donde apareció medio desnuda en el 2007. Hay que decir que con ese número la revista subió 20% sus ventas imprimiendo un millón y medio de ejemplares.

Por último Arielle me contó acerca de su más reciente película, un thriller titulado Alien Crystal Palace, y un documental que ella misma dirigió, Opium, como un homenaje al poeta francés Jean Cocteau. “Mi próximo proyecto tiene que ser una película en México. He allí mi más grande ilusión”, me dijo con una voz muy enternecida “la mexicaine” más “mexicaine” de las francesas, Arielle Dombasle.

Biographie

Cantatrice, muse, actrice, cinéaste, réalisatrice de nombreux films et vidéo-clips, Arielle Dombasle est une artiste polyvalente. De parents français, née dans le Connecticut, aux États-Unis, elle grandit au Mexique.

Cette culture cosmopolite donnera naissance – en musique aussi – à un art métissé et classique, à des albums pop, rock et lyriques. Elle donnera de nombreux concerts à travers le monde. Avec plus de 25 singles et 10 albums, c’est à travers le temps que l’on perçoit la richesse de son travail.

Arielle Dombasle chante Amor Amor en 2004

Arielle Dombasle s’illustre également dans ses collaborations avec de nombreux grands réalisateurs : Eric Rohmer, Raoul Ruiz, Werner Schroeter, Alain Robbe-Grillet, Roman Polanski ou John Malkovich…

Figure underground et populaire quand elle joue dans Un Indien dans la Ville, Miami Vice, au Crazy Horse ou à l’Opéra-Comique avec Jérôme Savary. Arielle Dombasle est « une enfant de Cocteau ». Ancienne élève du Conservatoire, elle sera aussi l’égérie de grands couturiers, Jean-Paul Gaultier, John Galliano, ou Yves Saint Laurent qui dira d’elle qu’elle est la parfaite « Blonde Vénus ».

Arielle Dombasle au Crazy Horse en 2007

En 2024, elle revient avec un nouvel album « Iconics » : un florilège de titres légendaires, d’artistes féminines qui ont marqués l’histoire de la musique.