Arielle Dombasle & Nicolas Ker (Musiques en Live)

Après 3 ans de collaboration entre Arielle Dombasle et Nicolas Ker, l’album “La Rivière Atlantique” est paru le 14 octobre 2016 ainsi que le film “Alien Crystal Palace” en 2019. Mélangeant le charme et l’excès, le duo publiera son deuxième album commun le 19 juin (“Empire“) et fait patienter son public avec un second single baptisé “Le Grand Hôtel“. L’harmonie et la sensualité dégagent une atmosphère new wave des 11 morceaux d’un disque enregistré avec l’aide du réalisateur de Jeanne Added (Mark Kerr, frère de Jim des Simple Minds) dont une majorité de titres sont anglophones. En plein confinement, ils ont accepté de répondre aux questions de Diego pour Musiques En Live.

Arielle Dombasle dans le clip "Le Grand Hôtel"

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Arielle, quels souvenirs conservez-vous du quatuor « Les Parisiennes » en 2018 ? Vous êtes plutôt rock n’roll ou yéyés ?

ARIELLE DOMBASLE : Des séries de scènes éblouissantes de gaîté, de rires et de danses. Un revival des girl-groups des années 60. Pour répondre à votre deuxième question, je ne connais pas les yéyés !

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Quelles différences y’a t’il entre « La Rivière Atlantique » de 2016 et votre nouvel album à paraître en juin « Empire » ?

NICOLAS KER : La Rivière Atlantique” était un album plus océanique, habité par un sujet précis qui hante également “Alien Crystal Palace“, le long-métrage d’Arielle. Notre nouvel album “Empire” participe plus de la glaise et des formules kabbalistiques qui engendrent un golem. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Nicolas, comment t’est venue l’inspiration de ce deuxième album ? Quelle était le rôle d’Arielle Dombasle dans l’écriture ?

NICOLAS KER : L’inspiration vient de Philip K. Dick et de Jim Morrison qui prétendaient tous deux que « le règne matériel est carcéral, ou qu’il peut être une public school dans laquelle le châtiment corporel serait une forme d’éducation ».

Ce n’est pas vraiment un constat que partage Arielle, mais notre télépathie artistique fait qu’elle agissait à un niveau formel : je pouvais dire “la tournure de cette phrase (ou l’utilisation du Fa#m à ce moment-là) n’est pas très heureuse”, et à un bref regard entre nous, je savais immédiatement ce qu’il fallait que je cherche ou fasse, ou si c’était cela précisément. Même si je disposais du final-cut, nous étions tous deux arbitres des élégances. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Arielle, en quoi diffère une collaboration avec Philippe Katerine d’une autre avec Nicolas Ker ? Comment dirige t’on Nicolas Ker sur un plateau de cinéma ?

ARIELLE DOMBASLE : Ce sont deux cosmos différents et compatibles. On ne dirige pas Nicolas Ker!

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Tous deux comment définiriez-vous votre partenaire musical ?

ARIELLE DOMBASLE : La plus belle voix du rock, la morale d’un punk, le talent d’un compositeur de génie. 

NICOLAS KER : Indescriptible! une sorte de sphynx aux griffes rétractées. Mais j’ai l’avantage de connaître ses habitudes! Imaginez une freaky-hippie arborant à son poignet une montre suisse…

Plus personnellement, je dirais qu’Arielle est nocturne, florale, labyrinthique, tout en demeurant accessible.

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Vous êtes déjà sortie dans les nuits Parisiennes avec Nicolas ?

ARIELLE DOMBASLE : Je suis sortie dans sa nuit sur scène.

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Que pouvez-vous me dire sur le clip « Just Come Back Alive », difficile de savoir où il a été tourné ?

NICOLAS KER : Nous avons passé trois jours à Lisbonne au Portugal. Arielle l’a réalisé et monté avec Thierry Humbert, l’un des cadreurs et monteurs avec qui elle préfère travailler. Ils l’ont filmé à la wild à deux dans des lieux désaffectés, sans aucun folklore lisboète. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : « La Belle Et La Bête » serait-il un titre envisageable pour un futur troisième album ?

NICOLAS KER : Ha non, misère! Certainement pas! Je préférerais même “Laurel & Hardy“, c’est te dire…

ARIELLE DOMBASLE : J’adore « La Belle Et La Bête ».

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Nicolas, Que penses-tu du personnage de Berurier Noir dans la chanson « Vivre Libre ou Mourir » qui est psychopathe à 14 ans, alcoolique à 17 et délinquant à 18 ans ?

NICOLAS KER : Pour te répondre, je citerai pour cela un passage d’une chanson de Lou Reed qui s’appelle « Street Hassle » : « You know, some people got no choice, and they can never find a voice, to talk with that they can even call their own, So the first thing that they see, that allows them the right to be, why they follow it, you know, it’s called bad luck. »

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Malgré cette « mauvaise chance », on pourrait envisager un futur album de Poni Hoax ?

NICOLAS KER : Poni Hoax a malheureusement splitté il y a maintenant à peu-près trois ans. Personnellement, j’ai toujours trouvé cela dommage et serais prêt à partir sur un 5ème album mais cela ne dépend pas que de moi… Ce que je trouve charmant c’est que le split s’est fait ainsi, sans aucun mauvais sang entre les musiciens. Nous sommes toujours tous restés amis, chacun avec chacun. 

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Si vos existences étaient des œuvres d’art, quelles seraient-elles ?

ARIELLE DOMBASLE : Les fleurs du mal” de Charles Baudelaire.

NICOLAS KER : Guernica” (Picasso) , “Don Quichotte” (Cervantes) et “Molloy” (Beckett), un hybride des trois. 

Arielle Dombasle & Nicolas Ker par Charlélie Marangé

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Pour finir, qui sont vos héros rock n’roll ?

ARIELLE DOMBASLE : Nick CaveJoy Division, Bowie et Nicolas Ker. 

NICOLAS KER : Jeffrey Lee Pierce du Gun Club et Vince Taylor quand il commençait à devenir plus âgé.

DIEGO*ON*THE*ROCKS : Merci pour cette interview, bon confinement et à bientôt peut-être sur scène…

  • Nouveau single : “Le Grand Hôtel” – 24 avril 2020
  • Nouvel album : “Empire” – 19 juin 2020 (Barclay)
  • Remerciements : Marie Britsch.
  • Photos : Charlélie Marangé
  • Relecture : Florence R.