En Aparté : Arielle Dombasle

Arielle Dombasle était l’invitée de Nathalie Lévy dans l’émission “En Aparté” pour la sortie au cinéma du film “Les Secrets de la princesse de Cadignan” (actuellement au cinéma).

Retour sur la carrière d’Arielle Dombasle dans l’émission “En Aparté” où l’émotion est au rendez-vous.

“Les Secrets de la princesse de Cadignan”, actuellement au cinéma.

Le Grand Atelier (France Inter)

Elevée au Mexique, elle était différente, petite blonde au milieu d’enfants au teint mat, elle était l’étrangère et c’est peut-être à partir de cette position marginale qu’elle a développé sa propre étrangeté. On aime sa joie, sa fantaisie, son excentricité. Mais sait-on vraiment qui elle est ?

Comédienne puis chanteuse, elle aime surprendre.

Muse du cinéaste Eric Rohmer, elle a aussi tourné dans des films populaires, Un Indien dans la villeAstérix et Obélix contre César. Les artistes sont nombreux à la solliciter. L’écrivain et cinéaste Alain Robbe-Grillet, le réalisateur Werner Schroeter, l’homme de théâtre et de music-hall Jérôme Savary et si elle aime chanter le répertoire lyrique, cela ne l’empêche pas de chanter latino ou pop et de se produire au Crazy Horse, en exhibant son corps fin de danseuse. Comme s’il s’agissait de ne pas se fixer de barrières, tout sauf l’absence de liberté.

Avec :

Vincent Darré, décorateur et designer. maisondarre.com. Le petit théâtre de Vincent Darré (Flammarion)

Patrick Mimouni, cinéaste et écrivain. Auteur de Arielle (Flammarion)

Reportage : Arielle Dombasle visite l’Aquarium de Paris

Michel Fau, comédien et metteur en scène. George Dandin ou le mari confondu de Molière en tournée, les 25 et 26 janvier à Compiègne, 28 et 29 à Massy, 1er février à Fréjus, 4 à Draguignan, 10 à Arcachon, 13 en Avignon etc… et à partir du 6 mai à l’Athénée, théâtre Louis Jouvet à Paris

Simon Liberati, écrivain. Ses derniers ouvrages : Les démons (Stock), et Liberty (Seguier)

Henri-Philippe Graetz, musicien, arrangeur et compositeur. Collaborateur d’Arielle Dombasle et Nicolas Ker

Arielle Dombasle a réuni dans sa Pharmacie Littéraire une partie des œuvres évoqués lors de l’émission : son album Empire avec Nicolas Ker, le livre Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes et le recueil de poèmes Images de sa grand-mère Man’ha Garreau-Dombasle.

https://www.lapharmacielitteraire.com/

Programmation musicale :

L’équipe

Le questionnaire “Déshabillez-moi” d’Arielle Dombasle (Je Suis Musique)

Parce que le petit monde de la Musique et celui de la Mode font souvent bon ménage, JSM propose à une chanteuse d’ouvrir son vestiaire imaginaire et de se déshabiller (un peu…), en paroles et musique ! Véritable créature aux allures de sirène scintillante et envoûtante, comme venue d’une autre galaxie, la délicieuse et fantasque Arielle Dombasle ne pouvait que croiser le chemin artistique de Pierre et Gilles. Alors qu’elle prépare un nouvel album avec Nicolas Ker, annoncé début 2020, elle a accepté pour JSM de se livrer à un strip tease musical avec « extase », humour et fantaisie, en témoignage de son amitié et de son admiration pour le talentueux duo d’artistes…  

1 – si vous deviez reprendre “Déshabillez moi”, ce serait plutôt à la manière suggestive de Juliette Gréco ou plus frontale de Mylène Farmer ?

 Frontal Crazy Horse

2 – quelle est votre tenue de ville préférée ?

Mes nuisettes la nuit

3 – comment étiez-vous habillée pour votre première télé ? 

En première communiante

4 – quel est le costume dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise sur scène ?

Avec une croix autour du cou 

5 – choisissez-vous celui de vos musiciens / choristes / danseurs ?

Oui, d’une certaine manière : quand c’est gothique, on y va tous, et quand c’est Pop ou Rock, aussi.  

6 – quelle la pièce de votre vestiaire préférée ?

Mes dessous chics 

7 – celle que vous regrettez d’avoir achetée ?

Mes dessous chocs

8  – celle que vous mettez dans votre valise en premier et dont vous ne vous séparez jamais, en tournée ou en voyage ? 

Mes dessous chics et chocs

9 – votre couleur de vêtements préférée ? Celle que vous détestez ? 

Ma préférée transparent, et celle que je déteste transparent

10 – êtes-vous superstitieuse au point de ne jamais porter de vert sur scène ?

Non j’adore les émeraudes et la salade 

11 – le 31 décembre, êtes-vous plutôt “La petite robe noire” (Juliette) ou “Mon truc en plumes” (Zizi Jeanmaire) ?

Je suis l’ange de la visitation 

12 – pour un week-end en Normandie, plutôt “Pull Marine” (Isabelle Adjani) ou “Le pull-over blanc” (Graziela de Michele) ?

Le manteau couleur de nuit

13 – de toutes les matières, “C’est la ouate” (Caroline Loeb) que vous préfèrez ?

Le zefir

14 – sur scène, êtes-vous plutôt “La fille avec des baskets” (Michel Delpech) ou “Les talons hauts” (Robert Charlebois) ?

Je suis plutôt sur un piédestal 

15 – dans une boutique vintage, vous craqueriez davantage pour le fourreau lamé 70’s de Dalida ou la mini-jupe vinyle 80’s de Lio? 

Pour les collants d’Edie Sedgwick

16 – dans votre imaginaire, une chanteuse populaire, se doit-elle d’avoir plutôt les cheveux longs ou courts ?

Longs comme Melisandre 

17 – à choisir, opteriez-vous pour la coupe Mireille Mathieu ou celle Brigitte Fontaine ? 

Mireille Fontaine 

18 – votre marque ou votre styliste préféré ?

L’élégance 

19 – si vous ne deviez porter qu’un seul bijou, ce serait… ?

Le bijou indiscret 

20 – le parfum des parfums, c’est …?

Le mien, le secret d’Arielle 

21 – vous arrive-t-il de sortir sans “Maquillage” (Corine) ? En quelles circonstances ? 

Oui, sous l’eau 

22 – selon vous, porter un tatouage, c’est afficher sa “Rock’n’Roll Attitude” (Johnny Hallyday) ou sa “Philosophie” (Amel Bent) ?

The illustrated man or nothing 

23 – la faute de goût impardonnable ?

La méchanceté 

24 – l’artiste masculin le plus stylé ?

Nicolas Ker

25 – l’artiste féminine la plus stylée ?

Arielle 

26 – Si vous deviez choisir une reprise, ce serait plutôt “J’veux du cuir” (Alain Souchon) ou “Les dessous chics” (Jane Birkin) ? 

« J’veux des sushis » de Jane Souchon 

Question subsidiaire :

 – poseriez-vous nue pour une affiche de concert ou une pochette d’album comme Polnareff ?  

Je l’ai déjà fait pour Peta (n.d.l.r : et aussi « Extase » avec Pierre et Gilles).   

La boucle est bouclée, merci beaucoup et à bientôt !
Réalisé par Eric Chemouny

Photos : Pierre & Gilles (DR) / Charlélie Marangé (DR)

Arielle Dombasle, le Christ et le Crazy Horse (La Croix)

Le visage de l’une des plus fantasques personnalités du show-business français s’affiche depuis quelques semaines à la une du magazine « Jésus ! », le trimestriel qui veut montrer l’importance du Christ dans la culture populaire. L’actrice iconoclaste, distante avec l’Église, dit que la foi ne l’a jamais quittée, depuis son enfance au Mexique.

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« Tout ce qu’il y a de plus beau dans les civilisations, ce sont les requiem, les prières, les sanctuaires, les chants sacrés, les psaumes, l’architecture des églises, des couvents, des cathédrales, tout ce qu’on a fait au nom de Dieu. » Dans le luxe feutré d’un palace parisien où le rendez-vous a été donné, on se pincerait presque pour se persuader que ces propos émanent bel et bien d’Arielle Dombasle, et non de quelque défenseur du patrimoine ou militant politique soucieux du devenir des racines chrétiennes de la France.

Déjà, la surprise fut de taille, en découvrant, début novembre, le visage l’artiste en couverture d’un magazine consacré à Jésus, dans lequel elle jouait, de surcroît, le rôle de rédactrice en chef. Voilà bien un sujet sur lequel on n’attendait pas l’iconoclaste Arielle Dombasle, malgré sa carrière menée tous azimuts d’actrice, réalisatrice, chanteuse, mannequin, meneuse de revue ou encore sociétaire des « Grosses Têtes » sur RTL.

Pourtant, elle dit avoir accepté immédiatement le projet des éditions Première Partie. « Nous vivons dans une époque cynique, désenchantée. C’est rafraîchissant que des gens puissent se pencher encore sur la figue de ce “Christo Rey”. » Elle prononce ces mots en espagnol, la langue dans laquelle Arielle Dombasle a découvert le Christ et la foi, au Mexique, où elle a grandi. « J’y ai prié, chanté, fait de nombreux pèlerinages, j’avais la foi du charbonnier », se souvient-elle. Cette foi ne l’a jamais quittée. « J’ai toujours prié pour remercier, pas seulement dans le chagrin, où on est toujours tenté de prier plus au cœur des désespoirs. Au sommet de la joie, il faut prier aussi. »

En revanche, il ne reste pas grand-chose de la « foi du charbonnier » chez cette femme de culture, qui égrène, en sirotant un lapsang-souchong, des références pointues en matière religieuse. « J’ai lu Saint Augustin, bien sûr », glisse-t-elle avec détachement, une cigarette fine à la main. Elle se souvient aussi d’avoir été « édifiée par la lecture d’un traité de Fra’Luca Paccioli(un franciscain italien du XVe siècle, considéré comme le fondateur de la comptabilité, NDLR), et ce christianisme de la Renaissance, cette recherche de l’harmonie en toute chose, le nombre d’or… » Parmi ses inspirations, elle cite aussi la religieuse mexicaine Juana Inès de la Cruz, ou encore les grandes mystiques. Surprenante, décidément surprenante. À ce stade de la conversation, on se risque même à lui demander si elle a déjà pensé à la vie consacrée. « Non, j’étais une enfant très turbulente, et j’ai toujours su que je succomberais à tous les plaisirs, et que l’abstinence n’était pas faite pour moi. En revanche, j’ai toujours admiré les gens qui avaient cette maîtrise d’eux-mêmes, le sens du sacrifice ultime. »

Son propos facilite la question : comment juge-t-elle la morale que promeut l’Église, notamment sur le plan sexuel  ? « Mais je me soumets tout à fait à l’impératif moral de l’Église », répond Arielle Dombasle… « Et pourtant, on me retrouve danseuse au Crazy Horse ! », poursuit-elle d’elle-même avant qu’on ait eu le temps de lui faire la remarque. « C’est en tant qu’actrice que j’utilise ce que je suis. Mon corps est un véhicule. Sur scène, ce n’est pas moi. C’est comme quand je joue le rôle d’une criminelle, ou d’une suicidée. » Toujours déroutante, elle déclare admirer les Femen mais révèle avoir refusé d’être le porte-parole de ce mouvement féministe radical. « Pour une raison toute simple : alors que leurs revendications sont si justes, elles ont abîmé la cloche de Notre-Dame. » 

Marraine de plusieurs festivals LGBT, la muse d’Éric Rohmer dénie à l’Église le droit de s’exprimer sur les sujets bioéthique – « ce n’est pas son rôle »– mais refuse tout autant qu’on la réduise à la crise des abus sexuels. « Je ne participerai pas à cet aboiement 2018 ».

En revanche, elle semble fâchée avec la messe. Où elle reconnaît s’ennuyer. « Il y a peut-être une partie du clergé qui célèbre une liturgie confortablement installée. Et le Christ n’est jamais dans le confort. » Qui lui donnerait tort ? « Maintenant, les moments où je suis le plus intensément avec Dieu, c’est dans les églises vides », résume Arielle Dombasle, avant d’égrener la liste de ses églises parisiennes préférées, situées dans les plus chics arrondissements : Saint Thomas d’Aquin (7e) « où j’ai chanté accompagnée par les grandes orgues », Saint Roch (1er), Saint Étienne du Mont (5e), Saint Sulpice (6e) – regrettant toutefois que cette dernière soit désormais « remplie que de touristes, à cause du Da Vinci Code ».

Alors qu’elle allume sa quatrième cigarette, on lui pose la question : qui est Jésus pour vous ? Elle répond en parlant lentement, réfléchissant à chaque mot. « C’est un être à part, un être de rupture, absolument transcendant, qui portait en lui des forces révolutionnaires, une idée du beau, du juste et du bien, qu’il a essayé de transmettre à ses contemporains. Il est allé au bout de sa foi et de ses forces pour éclairer le monde. Il est allé jusqu’au sacrifice de lui-même, il a accepté d’être sacrifié. C’est d’une grandeur sans égal. Proprement héroïque. Sur-humain, sur-naturel. C’est pour cela qu’il a traversé les siècles et emporté derrière lui une immense partie de l’humanité. Et pour moi, c’était un roi et un prophète. Jésus est l’incarnation de Dieu. »

Dans le silence qui suit, elle plante dans les vôtres des yeux bleus sur lesquels l’âge n’a aucune prise. Un sourire. « Et pour vous ? »

Biographie

Cantatrice, muse, actrice, cinéaste, réalisatrice de nombreux films et vidéo-clips, Arielle Dombasle est une artiste polyvalente. De parents français, née dans le Connecticut, aux États-Unis, elle grandit au Mexique.

Cette culture cosmopolite donnera naissance – en musique aussi – à un art métissé et classique, à des albums pop, rock et lyriques. Elle donnera de nombreux concerts à travers le monde. Avec plus de 25 singles et 10 albums, c’est à travers le temps que l’on perçoit la richesse de son travail.

Arielle Dombasle chante Amor Amor en 2004

Arielle Dombasle s’illustre également dans ses collaborations avec de nombreux grands réalisateurs : Eric Rohmer, Raoul Ruiz, Werner Schroeter, Alain Robbe-Grillet, Roman Polanski ou John Malkovich…

Figure underground et populaire quand elle joue dans Un Indien dans la Ville, Miami Vice, au Crazy Horse ou à l’Opéra-Comique avec Jérôme Savary. Arielle Dombasle est « une enfant de Cocteau ». Ancienne élève du Conservatoire, elle sera aussi l’égérie de grands couturiers, Jean-Paul Gaultier, John Galliano, ou Yves Saint Laurent qui dira d’elle qu’elle est la parfaite « Blonde Vénus ».

Arielle Dombasle au Crazy Horse en 2007

En 2022, elle revient avec un nouvel album « Iconics » : un florilège de titres légendaires, d’artistes féminines qui ont marqués l’histoire de la musique, et mis sur orbite par le label E47.